la gyre

proposition pour Les Rencontres du Land Art et de la Ville | Paris XIV | 2013

place Losserand

Une définition que nous pourrions retenir du Land Art serait l’organisation en formes harmonieuses, en géométries ou camaïeux, des agencements aléatoires de matériaux au sein même de leur milieu. Le contraste obtenu entre formes naturelles et formes rationnelles crée l’image artistique. Ainsi, on peut penser à Andy Goldworthy pour ses jeux de couleurs subtils avec des feuilles ou les geométries monumentales de Michael Heizer. Historiquement en réaction à la «white cube» et aux institutions, le Land Art de Walter de Maria et ses comparses a privilégié les milieux naturels et leurs éléments, sans motivations particulièrement écologiques. Avec la croissance exponentielle de la ville, et son cortège d’objets consommables, jetables, les matériaux changent de nature et les enjeux du Land Art avec eux. En effet, aux fils des années, ce sont des millions de tonnes d’objets plastiques non dégradables qui se trouvent emportés par les flux naturels. Ironie du constat, c’est la nature qui donne maintenant forme à nos matériaux, notamment dans la gyre océanique du Pacifique nord. Le «7e continent», composé de km³ de nos déchets plastiques ectoplasmiques et mortifères, tourne sans fin entre la Chine et les Etat-unis.

Afin d’évoquer le problème de ce continent de plastique et de croiser les notions de Land Art, ville et écologie, nous proposions une forme, une gyre spiralée, spacieuse et élégante, flottant au-dessus du square Ferdinand Brunot ou entre les arbres de la place Raymond Losserand.

square Ferdinand Brunot